Le WWPAS lance une pétition nationale afin d'affirmer sa
volonté de ne pas laisser les artistes dans le désarroi.
Il ne s'agit pas d'une simple déclaration d'intention. Toutes
les tentatives de trouver des solutions pour aménager la
condition de l'artiste semblent vouées à l'échec si celles ci
restent sur le bout des lèvres du sérail professionnel. Tous
semblent s'accommoder de l'abandon des plus faibles d'entre
eux et personne ne se pose la question de la qualité des
œuvres présentées.
Tout ceci nous oblige à réagir vivement et à trouver de
véritables solutions.
La première
est de ne pas se satisfaire de l'irresponsabilité des
organisateurs de manifestations où peintures et sculptures
sont présentées. Ces dernières n'ont pas vocation à financer
l'activité économique des loueurs de cimaise et encore moins
de devenir des marchandises de décoration.
Nous devons
et pouvons nous passer d'eux s’ils ne participent pas par
l'achat d'œuvres à l'émergence de nouveaux artistes
contemporains en dehors de leur seul commerce.
Notre action
déterminée se doit de faire appliquer le droit de
présentation sans aucun compromis. Il s'agit pour les
artistes non seulement de pouvoir montrer leur travail en
permanence, mais de s'assurer des revenus en dehors d’un
commerce qui se retrouve en position dominante, ceci en se
permettant n’importe quoi. Ventes publiques tronquées, marché
de l’art essentiellement spéculatif, location de cimaises à
prix prohibitifs, merchandising par délégation des droits
d’auteurs, copies, opérations médiatiques autour de la
conservation des grands musées.
Que dire de tout cet argent généré par notre art qui disparaît
dans les mains des officines de communication, dans les
caisses des musées, dans les caisses des sociétés de
répartition etc etc.
Regardons maintenant le misérable paysage de l'art
contemporain ( artistes vivants).
Aucun éditorial ni presse écrite, aucune présence télévisuelle
et quelquefois un billet radiophonique sur l’égo des plus
âgés. Une pléthore de sites web qui vendent des prestations
aussi inutiles les unes que les autres, de la poudre aux
yeux !.
Aucun relais
pour l’art contemporain, les grands médias le refuse et
n’ouvrent leurs pages qu’aux auteurs morts depuis plus de 70
ans , droits d’auteur oblige. Il va y avoir du monde avec
l’anniversaire de la fin de la 2ème guerre mondiale
et du cœur à l’ouvrage pour les messieurs-dames du funéraire.
Pour les plus
jeunes d’entre nous, pas d’autre solution que l’illégalité.
« Squatter » en guise d’atelier, fougue et solidarité de
jeunesse au menu pour se tenir à l’extérieur de la
conservation officielle.
Et les
artistes du silence, que faites vous là ?. Vous n’existez pas
et les notables lodenisés s’en contrefichent. Allez chercher
les sous de vos parents et amis, offrez les à ses
messieurs-dames de la communication, embrassez la blingbling
attitude et courez les évènements, on vous prendra pour ce
que vous n’êtes pas. C’est cela le succès, C’est pourtant si
simple !
Vous
comprendrez que l’on est bien loin des valeurs artistiques,
mais elle est ainsi cette société de désolation qui brise
l’authenticité et toute richesse humaine.
Quelle désolation, nous ne leur apportons ni argent frais, ni
tremplin de pouvoir!
Alors
qu’allons-nous faire ?
Plus question de laisser en
paix tel organisateur de foire ou de manifestation artistique
si son activité est simplement de faire du cash où d’assurer
la promotion de tel élu par une participation « gratuite » ou
les artistes sont pris en otage et laissés pour compte. Il va
falloir soit rémunérer les artistes, soit acheter les œuvres.
Nous allons mettre la
pression partout où nous sentirons l’irrespect et s’il faut
faire de la jurisprudence, nous en ferons!.
La peinture
et la sculpture ont besoin de tous, la liberté d’expression
ne s’use que si l’on ne s’en sert pas. Notre époque n’a rien à
gagner des moutons de panurge, des clones et des profiteurs de
tout poil qui pensent que l’art n’est que foutaise et que les
artistes sont les fous du roi.