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Fabrice Lemarois d’origine française, est né à Namur en 1969. Artiste autodidacte, il peint depuis 1987 et expose depuis 1992. Il pratique essentiellement l’huile et l’acrylique. Son travail est marqué par des périodes de vie à la fois tourmentées et intérieures, faites de voyages et de découvertes de soi et du monde. Il passe plusieurs séjours fort longs en Russie, Biélorussie et en Sibérie où il se consacre à la peinture dans des endroits extrêmement isolés, propices à une recherche artistique influencée par les arts traditionnels locaux, limitée par les matériaux disponibles et, de ce fait, devenue presque irritante, une sorte de méthode de survie…
Son regard exercé et sa critique constructive le font rapidement évoluer de façon magistrale : c’est l’explosion de la couleur, structurée par des traits noirs vifs et rapides, épaissis par un passé riche d’émotions. La force, le message qui émanaient de ses précédentes productions ont mûri : chaleur, émotions, énergie, profondeur, s’expriment enfin lumineusement.
L’oeuvre
Traits, couleurs et matière sont les maîtres-mots de l’œuvre de F. Lemarois. Cet artiste reste fidèle à une technique et à une manière qui ont contribué à créer le style de sa première période.
Ce style émane d’une personnalité forte, qui aime travailler la matière au couteau et s’affirme en des couleurs éclatantes et contrastées. Nous retrouvons chez lui des influences expressionnistes, symbolistes, d’art brut et même, de vitraux, véritables diffuseurs de lumières.
Au fil du temps, le partage de sensibilités, de vécus, de techniques dans différents ateliers d’artistes vont intérioriser le travail de Fabrice Lemarois. De l’explosion des couleurs et des formes, il va retenir le souffle. Une plus grande intériorité va émerger. Des sujets graves, plus engagés vont surgir en une véritable sociologie picturale.
Cette nouvelle période sera celle de la digestion, celle des entrailles du monde et de l’être-là. Quête de sens, charnel, relationnel et rappel des moments-phares de la condition humaine (naissance, enfance, mort, solitude, amour, passion, peur… ). Miroirs du corps animé, de l’âme incarnée et des déchirures d’un dialogue qui aspire au silence…
Quelqu’un, quelque chose est passé, là… ? Qu’est-ce qui nous sépare ? L’épaisseur d’une toile ? Il reste des traces, des traits, des dévisagés qui vous fixent, vous voient… Qui voit ? Où mène cette piste, ces indices, ces signaux rouge sang ?
Valentina Vasiliena Petrovna, critique d’art, Saint-Petersbourg. |
