Le monde de l'art ou le monde de l'argent ?
Il est de fait que le monde de l'art est aussi celui de l'argent. Ne parlons pas de la grande prédation spéculative, des grands mécènes qui a coup de détournement d'affectation fiscale se composent des collections sur fonds sociaux et interviennent de manière artificielle sur le marché spéculatif Ne disons rien sur l'angle éminemment culturel de l'achat d'oeuvres par l'état aux galeries à la mode lors de foires commerciales comme la Fiac.
Intéressons nous aux simples voyous qui de chapiteaux montés à la hâte sur le domaine public, de faveurs commerciales d'édiles en manque de notoriété organisent des "opérations culturelles" en ponctionnant ces malheureux artistes qui n'exposent jamais. 1000, 2000 euro ou+ pour quelques mètres carrés, un tiroir caisse à l’entrée, un vague catalogue et le tour est joué ! Que du bonheur culturel !
Nos joyeux organisateurs ont trouvé le seul filon qui d’hôtel luxueux, restaurant de classe et compagnonnage médiatique les autorisent à parler au nom de l’art alors que le cynisme, la médiocrité et la prévarication sont leurs seuls atouts. De même pour tous ces sites Internet qui ne servent à rien d’autres qu’une « pompe à fric » et ne respectent ni les artistes ni leur art!
Quoi qu’il en soit, la légitimité de l’artiste dépasse largement les marchands du temple. Les artistes ont des droits qu'ils se doivent d'exercer. Le droit de représentation d’une œuvre °1 en est le premier. Droit non appliqué dans les faits (Droits d’auteur, chapitre 2 Droits patrimoniaux Art. L. 122-2 ) Celui-ci peut dans les faits transformer tout le paysage de l’exposition, assurer quelques revenus aux artistes et imposer aux organisateurs d’exposition une rigueur de choix solidaire et de répartition. Il en est de même avec « le droit de suite » qui lors d’une transaction effectuée par un marchand ou un courtier émargeant sur le prix d’une œuvre, se doit de le déclarer pour un reversement de 3% à l’auteur ou l’ayant droit Ces simples droits exercés permettront plus qu’un simple respect pour l’art et l’artiste. Notre dignité et la survie de notre art passe inévitablement par notre capacité à évincer tous les abus de confiance que le soit disant marché impose.
Il existe en France un statut de l'artiste plasticien professionnel, il suffit pour cela de faire votre demande à la Maison des artistes et de vous y inscrire quelque soit votre statut d'origine. Cette référence vous permettra de postuler aux appels d'offre public, de bénéficier des droits et différentes aides liées aux statuts de l'artiste. Voir aussi le site de l'association Maison des Artistes organisme de tutelle. N'oubliez pas l'aide précieuse qui vous sera apporté par les sociétés d'auteur comme la SAIF ou l'ADAGP La défense de vos droits d'auteur 2 sociétés de gestion collective pour la perception et répartition des droits d'auteur
°1 Droit de monstration, droit de représentation
Dans les lieux institutionnels où la vente des œuvres est interdite comme dans les galeries ou autres lieux privés, l’artiste plasticiens est, presque toujours, le seul à ne pas être payé lors de présentations de son travail (parfois même, il doit débourser de l’argent pour exposer). Il subit un système qui s’est peu à peu institutionnalisé en complète contradiction avec la loi. Le droit de présentation publique peut ouvrir un champ de rémunération aux artistes plasticiens lorsqu’ils exposent.
Voir legifrance